Avis de consultation – Projet CAMPUS GRAND PARIS
Pour rappel : lire notre tract ici
Un nouveau site… mais pas à n’importe quel prix
Enfin ! Initié dès 2017, évoqué publiquement auprès des salariés lors du Roadshow d’Evert Dudock en 2019, le projet de déménagement de l’établissement d’Élancourt prend aujourd’hui une tournure concrète. Après des années d’attente, de réflexions et de consultations diverses, FO prend acte de la décision du groupe d’investir dans la construction d’un nouveau campus Airbus Defence and Space à Montigny-le-Bretonneux, avec une mise en service attendue à l’horizon 2028.
Un projet structurant, un engagement fort du groupe
Nous saluons l’implication de la Direction et des équipes de Campus Grand Paris pour leur transparence progressive dans la conduite de ce dossier. Le choix d’un auto-financement, sans recours à l’emprunt, permet une maîtrise budgétaire appréciable. Cette décision témoigne d’un engagement stratégique envers la pérennité de notre entité, tout en rationalisant les coûts de loyers et de maintenance des bâtiments actuels, souvent vétustes.
L’implantation à proximité de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines, déjà défendue de longue date par FO, répond à nos revendications en matière d’accessibilité et de maintien du bassin d’emploi local. Ce nouvel outil de travail doit être une opportunité pour renforcer l’attractivité, la transversalité des métiers et l’efficacité collective.
Mais une vigilance de tous les instants
L’annonce conjointe d’une implantation duale, avec 700 salariés maintenus sur le site actuel d’Élancourt, notamment dans les bâtiments L et M, pour des raisons techniques (salle blanche, amortissements récents, etc.), soulève de nombreuses interrogations.
À ce jour, le périmètre exact des équipes concernées (Space Electronics, une partie de CI et des fonctions support) n’est pas encore clarifié. FO rappelle avec force que toute organisation du travail à deux vitesses constitue un risque social majeur. Nous n’accepterons ni précarité géographique, ni conditions de travail dégradées pour les équipes qui ne seraient pas transférées à Montigny-le-Bretonneux.
Un cap clair, mais des garanties indispensables
Ce projet ne peut réussir qu’à condition :
- d’une communication continue avec les représentants du personnel,
- de consultations spécifiques sur les conditions de travail et les impacts organisationnels à venir,
- d’un calendrier précis pour la rénovation des locaux à Élancourt et de son impact sur les salariés appelés à poursuivre leur mission sur ce site,
- et surtout, d’une étude d’impact sociale et individuelle sérieuse et transparente.
Nous continuerons à porter la voix des salariés, quel que soit leur lieu d’affectation, et à défendre l’équité de traitement et la cohérence sociale sur l’ensemble des sites.
En conclusion
FO émet un avis favorable sur :
- le financement du projet par Airbus,
- la construction d’un nouveau site à Montigny-le-Bretonneux destiné à accueillir, à terme, la majorité (voire l’ensemble) des salariés actuellement présents sur Élancourt.
Mais cet avis est conditionné à la poursuite d’un dialogue social loyal, à l’obtention de garanties concrètes pour l'avenir du projet CGP Élancourt, et à un suivi attentif des prochaines étapes.
Oui au projet, non aux angles morts. FO reste mobilisée, vigilante, et force de proposition.
Avis de consultation – Intégration du Code de Conduite Airbus 2025 au règlement intérieur
Le présent avis intervient dans le cadre de la consultation du Comité Social et Économique sur l’intégration du Code de Conduite Airbus 2025 au règlement intérieur, conformément aux obligations du Code du travail. FO prend acte de cette consultation, tout en souhaitant formuler les remarques suivantes.
Sur les intentions et les fondements du Code
Nous reconnaissons la nécessité d’un cadre éthique clair, partagé par l’ensemble des salariés, et saluons :
- la structuration du document autour de valeurs fondamentales (intégrité, sécurité, conformité, qualité, respect des droits humains),
- l’intégration de sujets contemporains tels que l’inclusion, l’éthique numérique, ou encore la prévention du harcèlement,
- et l’accent mis sur la responsabilisation individuelle et collective.
Le document constitue à ce titre une base de référence utile dans une entreprise de la taille d’Airbus.
Sur les limites du document et les réserves exprimées par FO
- Un document volumineux et descendant
Le document fait plus de 60 pages et adopte un ton prescriptif laissant peu de place à l’interprétation ou à l’intelligence situationnelle. - Un risque de rigidité excessive
Les nombreuses injonctions peuvent donner l’illusion de règles absolues, là où les situations sont souvent nuancées. - Peu de contextualisation opérationnelle
Aucune mise en situation concrète ne permet d’imaginer l’application du code dans le quotidien des différents métiers. - Un texte potentiellement instrumentalisable
Intégré au règlement intérieur, il devient opposable aux salariés, avec des notions parfois trop générales. - Un cadre imposé sans réelle négociation
Cette consultation apparaît comme une formalité légale, sans vraie marge de manœuvre pour les représentants du personnel.
Recommandations de FO
- Diffuser une version résumée et contextualisée du Code, avec des exemples concrets par métier,
- Accompagner la compréhension du document et recueillir les retours d’expérience terrain,
- Garantir qu’il ne pourra pas servir de base unique à des sanctions disciplinaires, sans prise en compte des circonstances.
FO ne s’oppose pas au principe du Code de Conduite. Sous réserve d’une intégration avec des garanties d’accompagnement, de dialogue et de discernement, nous émettons un avis favorable conditionné.