[Toulouse] Le syndicat FO Airbus menace de ne pas signer d’accord

Rédigé le 03/10/2020

Syndicat majoritaire chez Airbus, Force Ouvrière menace de ne pas signer l’accord sur l’activité partielle et le plan de sauvegarde de l’emploi si la direction n’assouplit pas sa position.

Le syndicat FO d’Airbus a prévenu hier qu’il "ne signerait ni accord sur l’activité partielle de longue durée (APLD), ni plan de sauvegarde de l’emploi (PSE)", si la direction du constructeur aéronautique en difficulté "fabrique un groupe à deux vitesses", où seuls les salariés de la production subiraient des contraintes.

"On constate que nos dirigeants nous fabriquent un Airbus à deux vitesses", avec "des contraintes sur les salaires et les conditions de travail pour les salariés de la production", tandis que "les salariés des fonctions support et de l’ingénierie ne subissent rien du tout", a protesté Jean-François Knepper, délégué FO, à l’issue d’une réunion à Bercy.

Lors de cette rencontre avec la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, le premier syndicat d’Airbus a "senti une ministre mobilisée derrière (ses) préoccupations. C’est essentiel et important", a souligné M. Knepper, en relevant que "l’État possède 11 % d’Airbus".

"La ligne rouge, c’est zéro départ contraint"

Frappé par la crise du secteur aéronautique, Airbus a annoncé en juin un plan de restructuration prévoyant la suppression de 15 000 postes dans le monde, dont 5 000 en France. Son directeur exécutif, Guillaume Faury, avait estimé à la mi-septembre qu’il était "peu probable que les départs volontaires suffiront" pour atteindre cet objectif.

Mais pour FO"la ligne rouge, c’est zéro départ contraint", a rappelé M. Knepper.

"C’est possible en s’appuyant sur tous les dispositifs. Il faut ouvrir l’APLD à l’ensemble des salariés et on veut que l’effort soit équitablement partagé entre tous les salariés", a-t-il expliqué.

"Le message qu’on adresse au gouvernement, c’est qu’il faut ramener tout le monde à la raison. S’il faut faire des efforts, les employeurs aussi doivent en faire. Notre problème n’est pas un problème de compétitivité. Il faut surmonter cette crise, mais ne pas rajouter une crise sociale à la crise sanitaire et économique", a-t-il déclaré.

Sans la signature de FO, "il n’y aura pas d’accord", a-t-il mis en garde.

Outre "la mise en place la plus large possible" de l’APLD, afin de "réduire le nombre d’emplois supprimés", il faut "trouver le maximum de solutions" pour permettre les départs volontaires, "notamment par la mise en place d’un DCAA (dispositif de cessation anticipée d’activité, ndlr) le plus long et le plus efficace possible", détaille FO dans un communiqué.

Parmi ses autres propositions, le syndicat prône "des centaines d’actions de formations lourdes et de longue durée".

Source : La Dépêche du midi ici
Crédits : La Dépêche du midi